Centre européen de sociologie et de science politique

Séminaire – Sociologie de l’articulation Travail / Famille

EHESS – Salle 3.07 Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers – Le mardi – 8H30-10H30
Inscription ici : inscription-seminaire-2021-9phl

Programme 2021-2022

  • Mardi 12 octobre 2021 : La « question » de l’articulation travail/famille
    Bernard Fusulier, Directeur de recherches du Fonds National de la Recherche Scientifique et professeur de sociologie à l’Université catholique de Louvain (UCL)
  • Mardi 26 octobre 2021 : Enquêter sur l’articulation travail/famille : les apports des grandes enquêtes statistiques
    Myriam Chatot, post-doctorante à l’IRISSO
  • Mardi 9 novembre 2021 : Articulation travail et famille et « régime de genre »
    Julie Landour, MCF en sociologie, université Paris Dauphine (IRISSO)
  • Mardi 14 décembre 2021 : Approches intersectionnelles de l’articulation travail/famille
    Marianne Le Gagneur, doctorante à l’IRIS
  • Mardi 11 janvier 2022 : Délégation du travail domestique et articulation travail/famille
    Hélène Mallarmé (doctorante, IRISSO) et Alizée Delpierre (post-doctorante, OSC, Science Po)
  • Mardi 25 janvier 2022 Dispositions sociales à l’articulation travail/famille
    Valerya Viera Giraldo, doctorante, LISE (CNAM)
  • Mardi 8 février 2022 Répartition du travail domestique chez les étudiant-e-s parents
    Aden Gaide, Chercheur associé à l’Observatoire sociologique du changement (OSC), Sciences Po, ATER à l’université de Tours, CITERES
  • Mardi 22 février 2022 La marchandisation de loisirs féminisés: une forme de revalorisation?
    Anne Jourdain, MCF, Université Paris Dauphine, IRISSO
  • Mardi 8 mars 2022 : Articulation travail/famille dans les Suds
    Charlotte Vampo, post-doctorante, LPED
  • Mardi 22 mars 2022 L’articulation « travail-famille » en contextes ouest-africains
    Agnès Adjamagbo, chercheuse au LPED
  • Mardi 12 avril 2022 : autour des travaux de Nicky Lefeuvre
    Nicky Lefeuvre, Professeure de sociologie, Université de Lausanne
  • Mardi 10 mai 2022 : conclusion

** A propos

Ce séminaire sur l’articulation travail/famille et des temps sociaux poursuit un double objectif articulant des visées pédagogiques et scientifiques. En premier lieu, il s’agit de faire un retour sur la manière dont le « problème social » de l’articulation travail/famille (par ailleurs désigné sous le terme « conciliation ») s’est imposé sur la période récente (1980-2020) dans le débat public et dans la recherche en sociologie. A la croisée de plusieurs problèmes sociaux (inégalités de genre, inégalités sociales en termes de mobilité et de carrières professionnelles, éducation des enfants, etc.), la question de l’articulation des temps sociaux constitue un objet central dont l’examen demeure éclaté. Le séminaire propose de faire la synthèse des approches qui l’irriguent depuis quarante ans (sociologie des politiques publiques ; sociologie du genre ; sociologie des groupes professionnels, du travail et de l’emploi ; sociologie de l’éducation ; sociologie de la famille ; etc.). Au-delà de cette volonté de synthèse, ce séminaire vise en second lieu à saisir les questions essentielles qui demeurent à investir dans l’analyse de l’articulation travail/famille.

Présentation précise de l’objet de recherche travaillé dans le cadre du séminaire

Depuis les années 1990, l’articulation entre vie professionnelle et vie familiale est publiquement reconnue comme problème social mis à l’agenda politique de nombreux États. Selon les contextes nationaux et les périodes historiques, ce « problème » présente des envergures et des colorations variables : parfois cantonné à la seule articulation des temps professionnels et des temps familiaux, il peut aussi s’inscrire dans une préoccupation élargie pour l’articulation des temps sociaux dans leur ensemble ; parfois structuré autour de l’accès et le maintien dans l’emploi, il s’enracine aussi dans la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, dans la construction du bien-être de l’enfant ou dans la cause nataliste. Il constitue donc un enjeu central en même temps que varié et disséminé en de multiples enjeux sociaux inscrits à l’agenda politique.
Son émergence tient à des transformations profondes des sociétés contemporaines : recompositions des formes familiales et des solidarités familiales (intergénérationnelles, mais également conjugales), accès des femmes à l’emploi et à la carrière professionnelle, recomposition des normes de genre et des rôles sexués à l’intérieur de la sphère domestique, transformations des espaces et des mobilités spatiales, précarisation de l’emploi, incorporation massive des usages numériques dans l’exercice du travail, promotion de la cause du bien-être des enfants, injonction au bien être individuel et à l’efficacité dans les conduites individuelles, etc. Ces transformations contribuent aujourd’hui à faire de l’articulation des temps sociaux (professionnel, associatif, familial, amical, civique, marchand, scolaire, etc.) et des investissements qu’ils recouvrent un enjeu tout autant individuel que collectif. L’expression de cet enjeu est le plus souvent thématisé sous l’angle psychologique (burn out parental, burn out professionnel) du fait d’une psychologisation des rapports sociaux mais il s’agit bien là d’un élément structurant de la question sociale contemporaine qu’il revient à la sociologie d’examiner.

Son étude sociologique est variée : entrée « macro-sociologique » (interrogeant les effets des grandes transformations sociales, économiques et culturelles sur l’organisation des temps sociaux et des temps de vie, sous l’angle du genre notamment), entrée « institutionnelle » (examinant les réponses apportées en termes de politiques publiques), entrée « pratiques sociales » (observant les pratiques des individus, telles qu’elles sont façonnées par leurs configurations privées, par les entreprises et les milieux professionnels, etc.). Ces variations à l’intérieur de la discipline se décline également en sous champ de la sociologie : les connaissances sur la question résultent de travaux en sociologie de l’éducation, de l’emploi, du travail, des groupes professionnels, de la famille, des politiques publiques, etc. D’un point de vue général, dans l’espace sociologique francophone, si l’idée d’une imbrication de la sphère professionnelle et de la sphère familiale est avancée dès les années 1980 dans le sillage des études féministes, ce ne sera principalement qu’au milieu des années 1990 et surtout au début des années 2000 que la question de l’articulation sera émise.
Dans la structuration de ce champ de recherche, le réseau Articulation des Temps sociaux (ATS, réseau thématique n°48 de l’association française de sociologie[1]) s’est donné comme objectif de réunir les chercheur-e-s étudiant cette question dans ses multiples dimensions. Le dialogue qu’il a engagé depuis plus de quinze ans a contribué à la construction d’un questionnement sociologique central dont il souhaite aujourd’hui dresser les contours et les principales coordonnées. C’est donc à une sociologie de l’articulation travail/famille que ce séminaire invite. Il propose à la fois de faire état du cumul des connaissances sur cet enjeu traversant de nombreuses sphères de la vie sociale (et de la discipline sociologique), de discuter des recherches les plus récentes sur la question et de déterminer les pistes de recherches pertinentes à engager désormais.

Organisation pratique

Ce séminaire s’adresse à des étudiant.e.s inscrit.e.s en master, doctorat ou des chercheur.e.s impliqué.e.s dans ce champ d’études. Il est collectivement animé par les membres du bureau du réseau thématique Articulation des temps sociaux (RT48) de l’association française de sociologie:

  • Julie Landour, maîtresse de conférence en sociologie, IRISSO ;
  • Bernard Fusulier, professeur de sociologie et directeur de recherche, FNRS ;
  • Sebastián Pizarro Erazo, Doctorant, LISE – Cnam ;
  • Pascal Barbier, maître de conférence en sociologie, CESSP ;
  • Abdia Touahria-Gaillard, sociologue à l’observatoire des emplois de la famille, membre associée du LISE ;
  • Valerya Viera Giraldo, Doctorante, LISE – Cnam ;
  • Myriam Chatot, doctorante, IRIS ;
  • Alexandra Piesen, sociologue, CERLIS.

*** Contact

  • Pascal Barbier : pascal.barbier@univ-paris1.fr
    Pour une participation à distance, merci de prendre contact par mail (pascal.barbier@univ-paris1.fr)

Séminaire Sociologie de l articulation travail famille 2021 2022