« Les transformations du champ administratif européen (2015-2021) II. Acteurs et instruments », D. Georgakakis dir., Revue française d’administration publique, 2022/1 (n° 181), Institut national du service public Ed., 340 pages
Ce dossier thématique constitue la seconde partie de l’étude du champ administratif européen amorcée avec le no 180 de la revue. Dans l’introduction du numéro précédent, on a souligné le moment singulier dans lequel se déroule la présidence française 2022 du Conseil de l’Union européenne sur le plan européen. Tout indique que les institutions européennes se trouvent à un tournant important du point de vue politique, même si le sens et la direction de ce tournant sont encore largement en jeu. Le champ administratif européen, soit l’espace de relation entre les agents qui coconstruisent au quotidien les politiques européennes à Bruxelles ou dans les États membres, représente de ce point de vue un acteur collectif déterminant des changements potentiels en cours et de leur contenu.
Pour préciser ce rôle et ses effets, le précédent numéro s’est donné pour première tâche d’élargir l’horizon théorique des études de l’administration européennes et de multiplier les points de vue sur les organisations qui composent ce champ. Si les approches centrées sur les États, dont le genre a été renouvelé par les écrits sur le « néo-intergouvernementalisme », et celles sur les institutions en tant qu’organisation se partagent désormais un quasi-monopole d’interprétation, elles n’épuisent pas l’analyse. Comme l’ont montré nombre d’articles et de témoignages du plus haut niveau dans le numéro précédent, la machine à former du compromis que représente l’espace des institutions européennes est dans son fonctionnement et ses modalités concrètes plus subtile et finalement humaine que ne le donnent à lire les équilibres entre grandes abstractions que sont les États ou les organisations dans leur ensemble…
