Depuis l’attaque terroriste du Hamas et l’offensive israélienne aux conséquences humaines effroyables nous considérons qu’il est de notre devoir de dénoncer avec toute la fermeté requise, les crimes et les destructions visant les civils et l’essentiel des infrastructures. Dans ce contexte d’attaques indifférenciées, l’indignation et la sidération ont pu trouver à s’exprimer, bien que difficilement, sous des formes différentes, par des étudiantes et des étudiantes, des doctorantes et des doctorants, des personnels de la recherche, de l’enseignement et de l’administration de nos universités et de nos laboratoires. Au-delà des polémiques et des controverses qu’elles ont formulées et parfois provoquées, elles expriment des préoccupations légitimes à laquelle les institutions académiques sont en devoir de répondre.
D’abord en témoignant de leur solidarité avec toutes les personnes touchées par ces drames et plus particulièrement celles que la guerre en cours prive de leur possibilité d’exercer leur métier. Nous demandons à nos tutelles – le CNRS, l’EHESS, l’Université Panthéon Sorbonne – de tout mettre en œuvre et notamment d’activer les dispositifs existants pour accueillir des collègues souhaitant trouver refuge en France.
Ensuite en garantissant le respect des libertés académiques et d’expression, concernant notamment la question palestinienne. Les sciences sociales doivent contribuer à l’éclairage du débat public, ce qui suppose le respect de la diversité des points de vue, la possibilité de leur confrontation dans des formes pacifiées et respectueuses, le rejet des amalgames et des simplifications, des polémiques politiques biaisées – dont sont particulièrement victimes nos collègues spécialistes de la région, contraints à l’autocensure ou cibles de procès d’intention contraires à l’esprit scientifique et démocratique. Nous exprimons ainsi notre solidarité avec l’appel des opposant-es israélien-nes, dont de nombreux universitaires, dont la parole est réprimée dans un pays qui se présente pourtant comme démocratique.
Enfin, en évaluant les partenariats officiels noués avec des universités et institutions académiques israéliennes qui auraient manifesté un soutien à la poursuite de la guerre en cours. Une réflexion est nécessaire sur ces partenariats et sur les critères qui permettraient de décider de les boycotter ou au contraire de les poursuivre. Nous demandons à nos tutelles de l’engager rapidement, en commençant par un état des lieux exhaustif de ces partenariats et la mise en place d’une commission afin de déterminer une ligne et des principes clairs les concernant.