De février à juin 2022
Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Centre Lourcine
1 rue de la Glacière
75013 Paris
Ce séminaire se veut un espace de discussion dans lequel les chercheur.ses travaillant sur les crises, les conflits et les ruptures sociales qui leur sont liées pourront exposer les résultats de travaux en cours. Le détour par des situations dites exceptionnelles ou des cas limites incite à repenser l’utilisation des concepts les plus généraux des sciences sociales. En effet, ces situations – en débanalisant le quotidien – rendent, a contrario, visible ce qui sous-tend la routine sociale. L’un des objectifs de ce séminaire est ainsi de s’intéresser à ce que les crises et les conflits impliquent en termes de ruptures et de transformations du monde social.
Une attention toute particulière sera portée aux recherches de terrain et aux travaux s’appuyant sur des études empiriques. En effet, nous faisons, après beaucoup d’autres, le constat d’une difficulté croissante d’accès au terrain pour les chercheur.ses travaillant sur les conflits, alors même que nous croyons au caractère irremplaçable des études in situ. Ce « privilège épistémologique de l’observation1 » est particulièrement important dans les situations de crise. Malgré les difficultés qu’elle pose, l’enquête en contexte permet au chercheur et à la chercheuse non seulement de donner à la recherche une profondeur empirique nécessaire mais aussi une plus grande inventivité théorique. Elle introduit de manière réflexive une incertitude génératrice d’hypothèses nouvelles qui ouvre sur de nouveaux objets et pose de nouvelles questions de recherche.
Par ailleurs, nous souhaitons favoriser à la fois le dialogue interdisciplinaire et la circulation des idées entre les chercheurs et les chercheuses travaillant sur des aires géographiques, des objets et des périodes historiques différentes. Notre séminaire s’inscrit dans une logique comparatiste qui vise à faciliter et à renforcer la circulation de concepts et de boîtes à outils théoriques nés d’un travail de recherche sur des situations géographiquement et historiquement situées, et à ouvrir éventuellement des collaborations scientifiques.
Nous nous réunirons une fois par mois, à partir du mois de février 2022, autour d’une communication portant sur un travail de recherche en cours en laissant une large place à la discussion collective.
Responsables : Adam Baczko, Denia Chebli, Gilles Dorronsoro, Anastasia Fomitchova, Lola Guyot, Arthur Quesnay, Cléa Pineau, Camille Popineau, Tanguy Quidelleur, Mathilde Tarif et Emmanuelle Veuillet.
Programme
Jeudi 17 février 2022 – 17h-19h – Salle 204
- Arthur Quesnay, docteur en science politique affilié à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonnne et Patrick Haïni, docteur en science politique et chercheur associé à l’Institut de l’université européenne.
- Titre de l’intervention : « La structuration par l’international du projet kurde dans la guerre civile syrienne »
Mardi 8 mars 2022 – 17h-19h – Salle 209
- Hadrien Holstein, doctorant en science politique à l’Université Paris-Nanterre (ISP)
- Titre de l’intervention : « Comment poursuivre la guerre sans l’avoir vécue ? Modes d’engagement et trajectoires militantes des jeunes républicains en Irlande du Nord »
Mardi 12 avril 2022 – 17h-19h – Salle 209
- Adam Baczko, chargé de recherches au CNRS (CERI) et Gilles Dorronsoro, professeur de science politique à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne (CESSP)
- Titre de l’intervention : « Le champ bureaucratique malien »
Mardi 10 mai 2022 – 17h-19h
Intervenant.e à confirmer.
Mardi 14 juin 2022 – 17h-19h – (Salle précisée ultérieurement)
- Marianne Saddier, doctorante en science politique à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne (CESSP)
- Titre de l’intervention : « Venir du Nord du Mali et tenir à l’État. Politisation des cadres songhay par les guerres (1990-2020) »