Mobilisations conservatrices : labelliser, contextualiser, enquêter
Journée d’étude de jeunes chercheur·e·s
16 mai 2025
Centre Sorbonne, Salle de la Fresque D-306
17, rue de la Sorbonne, 75005 PARIS
Organisateur·rice·s : Alihan MESTCI (EHESS, CESSP), Natasza QUELVENNEC (EHESS,
CESSP) et Antonio SAUANDAJ (Paris 1 Panthéon Sorbonne, CESSP)
La récente victoire électorale de Donald Trump aux États-Unis et l’essor de figures politiques
telles que Viktor Orbán en Hongrie, Jarosław Kaczyński en Pologne, Jair Bolsonaro au Brésil, Recep
Tayyip Erdoğan en Turquie et Benjamin Netanyahu en Israël illustrent l’ampleur et l’efficacité des
mobilisations réunies récemment sous le label de « tournant illibéral » (Laruelle, 2022). En effet,
portées par des acteur·rice·s aux propriétés sociales et politiques hétérogènes, les remises en question des valeurs libérales – de l’État de droit à l’avortement, de l’accueil des migrant·es et des réfugié·es au mariage pour tous et à l’économie de marché – se sont répandues à travers le monde au cours des dernières décennies. Désignées comme un « backlash culturel » (Inglehart & Norris, 2016) ou « démocratique » (Bermeo, 2016), des « révolutions conservatrices » (Zalewski, 2016), des « guerres culturelles » (Hunter, 1991 ; Barša, Hesová & Slačálek, 2022) ou encore un « moment populiste » (Graff & Korolczuk, 2022), ces mobilisations partagent une opposition aux transformations contemporaines de l’ordre social et symbolique. Au sein des arènes institutionnelles, elles s’accompagnent souvent d’une transition vers des formes autoritaires de gouvernance. Tout en entretenant une façade de démocratie par le biais du suffrage universel et d’un certain pluralisme politique, elles affaiblissent les contre-pouvoirs, tels que la presse libre et les institutions judiciaires autonomes (Dieckhoff, Jaffrelot & Massicard, 2019 ; Sadurski, 2019)…