LIOTARD Inès

Doctorante contractuelle depuis novembre 2020.

Thèse

Transfert des savoirs empiriques et théoriques sur les luttes sociales. Les théories critiques (contemporaines) en France : construction, diffusion édition et réception
Sous la direction de Gisèle Sapiro

Thèmes de recherche

* circulation internationale des idées
* histoire sociale des idées politiques
* sociologie des mouvements sociaux
* sociologie des intellectuels
* théorie queer

Formation

* 2015-2018 : équivalence licence, diplôme de Sciences Po Lyon.
* 2018-2020 : master de sociologie à l’ehess, mention très bien.

Enseignement

* 2021-2022 :

  • méthodes universitaires : première année de licence sciences sociales à l’Institut catholique de Paris ( 2 groupes, 1 er semestre universitaire).
  • sociologie du travail, troisième année de licence AES à la Sorbonne( 1 groupe, 1 er semestre universitaire).
  • sociologie générale, Henri IV, première année CPES-PSL (1 groupe, 1 et 2 semestre universitaire).
    * 2022-2023 :

Statut DCE, département AES de la Sorbonne :

  • sociologie du travail, troisième année de licence AES à la Sorbonne( 2 groupes, 1 er semestre universitaire).
  • sociologie des relations sociales, deuxième année de licence AES à la Sorbonne (1 groupe, 1 er semestre universitaire).
  • sociologie générale, Henri IV, première année CPES-PSL (1 groupe, 1 et 2 semestre universitaire).
    *2023-2024 :
    *Sociologie générale, Henri IV, première année CPES-PSL.
    * Encadrement stage de terrain M1 PDI, ENS, octobre 23.

Publications

Articles parus dans des revues à comité de lecture :

  • " Des soirées queer à une épistémologie du corps queer" Corps, n°20, 2022.
  • Avec Guillaume Robin : " faire genre. Plongée ethnographique au coeur de la communauté d’habitués du Berghain" Corps, n°20, 2022.

    Communications

    2021 :
    Deux interventions journée d’étude master d’études politiques de Paris 8 , séminaire d’Alihan Mestci :
    *« Corps comme figuration du politique. L’exemple du corps queer » 10 novembre 2021
    * « Musique comme figuration du politique. L’exemple de la scène techno » le 17 novembre 2021
    2022 :
    *Mars 2022 : journée d’étude contre-culture organisé par Lilian Mathieu, « contre-critique. De la définition de la critique contemporaine à l’appropriation des idées. L’exemple d’un sous-champ éditorial », ENS de Lyon 5 mars 2022
    * Septembre 2022. Co-organisation de la journée d’étude Night studies avec Guillaume robin et communication " nouvelles pratiques, nouveaux savoirs. Les scènes techno queer de Paris et leurs contributions à une nouvelle épistémologie. "
    2023 :
    * avril 2023, participation à une table ronde lors de la Queer Week.
    • Congrès internationaux :

  • 6 juillet 2023 : « Nouvelles pratiques, nouveaux savoirs : que reste-t-il de l’utopie sémantique du queer ? » Congrès international des études de genre, No(s).futur(s). Genre : Bouleversements, utopies, impatiences. Université Toulouse Jean Jaurès.
    • Colloques nationaux :
  • 7 juillet 2023 : « On en parle. Usages médiatiques et diffusions des ouvrages critiques. De la construction des réseaux aux appropriations différenciées. » Congrès de l’association française de sociologie, Intersections et circulations, Université Lyon II. Participation avec le réseau thématique 44, justice et critiques sociales. Théories et pratiques émancipatrices.

Activités scientifiques

*Décembre 21 : participation au programme « crossroads of intellectual history » NYU, New York
* Septembre 22 : co organisation avec Guillaume robin d’une journée d’étude "night studies", 30 septembre 22 à la Gaîté Lyrique.

Responsabilités administratives

*2021-2022 : aide à l’organisation du séminaire doctoral sociologie des biens symboliques
* Depuis 2022 : représentante des doctorants du CESSP et de l’axe pouvoir et rapports de dominations.

Résumé

Réfléchir aux théories critiques contemporaines en contribuant à une histoire sociale des idées politiques suppose d’articuler une sociologie des auteurs, une analyse de discours, une réflexion sur la construction et la légitimation d’un savoir tout en réfléchissant aux conditions sociales de circulation des idées.
À partir de la théorie des champs de Bourdieu actualisée par les apports contemporains de l’histoire sociale des idées politiques, cette thèse porte à la fois sur la construction des idées critiques contemporaines à partir d’une prosopographie des auteurs publiés dans des maisons d’édition appartenant au sous-champ de l’édition critique et sur les divers degrés d’appropriations des idées, allant d’une appropriation ordinaire à une appropriation militante.
Comment se construisent ces théories, comment accompagnent-elles les luttes sociales actuelles et lesquelles ? Comment se diffusent-t-elles ? Quelle est la place du livre et de l’édition dans la propagation des idées politiques au XXIè siècle ? Une autre interrogation découle des précédentes. Elle porte sur la diffusion des écrits : comment se transfèrent-ils dans les luttes sociales actuelles et en retour, comment ces luttes alimentent-elles de nouvelles théories critiques ?
Mon travail de doctorat entend ainsi apporter une modeste contribution à la connaissance de la formation politique, en interrogeant le possible passage d’un modèle structuré (les écoles de parti et des temps de formation structurés) à une transmission de savoir moins encadrée mais tout autant existante dans les pratiques du devenir militant.
Si le capital militant pouvait se substituer au capital scolaire pour les militants communistes, il semblerait que désormais le capital scolaire se dissout majoritairement dans le capital militant (analyse comparative des différents espaces et sujets militants à faire pour relativiser ou affirmer cette hypothèse). Il est ainsi nécessaire de théoriser un espace social de prise de position concordant à l’accès multiple et croisé des différents capitaux.
Surtout, l’étude croisée de la réception et de l’internationalisation des théories queer et antispéciste en France montre une hybridation opposée avec les théories anticapitalistes pré dominante dans le parcours révolutionnaire français, ce qui constituera une étude de cas particulière dans le développement de l’argumentation de la thèse, qui conviendra d’interroger et d’historiciser.
Question de recherche : de sa construction à son utilisation. Quelles sont les dynamiques et espaces de circulation d’une idée et comment son impact se construit-il ?
Idée directrice de la thèse : L’étude des idées constitue une grande partie des analyses des mouvements sociaux. L’histoire sociale des idées politiques, en insistant sur les pratiques, a montré l’apport d’une étude sur les conditions sociales de circulation d’une idée pour comprendre ces dynamiques. Je souhaite ainsi montrer, à partir de la théorisation d’un espace social de prise de position concordant avec un accès multiple et croisé des différents capitaux, que le modèle d’exposition aux idées critiques « classique » (temps de formation structurée) persiste sous de nouvelles formes. La forme que prend la circulation d’une idée (construction et légitimation) influe sur son impact dans les mouvements sociaux. Cet impact des idées sur les mouvements sociaux varie également selon différentes variables, dont :
• La nature et la conjoncture des luttes sociales et/ ou des engagements
• La conjoncture historico-socio- économique et politique ; l’événement d’entrée (ou la continuité) dans l’engagement
• La socialisation et la carrière politique de l’agent
• La place de l’internationalisation et de l’institutionnalisation
• Les caractéristiques sociales et les trajectoires des agents.
Ces différents éléments caractérisent ainsi la possibilité pour un agent d’être exposé à une idée, mais aussi la manière dont celle-ci pourra être appropriée. Avec l’utilisation du terme de « degré », il convient de différencier les appropriations, entre appropriations ordinaires, engagées et militantes. Ces différents types d’appropriations entraînent différents usages de mise en politique de l’idée, tout comme des pratiques distinctes.